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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:10

Faut-il entrer dans les codes de la littérature policière actuelle ?

par Jean-Michel LECOCQ, mercredi 26 septembre 2012, 22:09 · 

Il y a déjà un moment que je me demande si je ne me situe pas en décalage avec les canons actuels de la littérature et particulièrement de la littérature policière. Mes lectures récentes me confortaient dans cette hypothèse. Une expérience vieille de deux jours est venue l’étayer. Lundi, j’ai été interpellé par les propos d’une libraire. J’avais avisé, sur les rayons de sa boutique, un exemplaire du Mystère de la chambre jaune, de Gaston Leroux, et j’ai demandé à cette sympathique libraire s’il y avait encore une clientèle pour ce classique de la littérature policière. Non, m’a-t-elle répondu. Style dépassé, a-t-elle précisé. Pourtant, ce livre que je connais est très bien écrit, dans une langue classique, soignée. C’est une véritable œuvre littéraire et, de surcroît, l’intrigue est passionnante pour celui qui y plonge le nez pour la première fois.

Cette anecdote est révélatrice du trouble que vit aujourd’hui la littérature ou ce que l’on ose encore appeler ainsi. Aujourd’hui, la production littéraire a évolué et la langue écrite s’est rapprochée de la langue parlée. Il n’est que de lire certains best-sellers portés aux nues par la critique pour comprendre que l’image, au sens littéraire du terme, n’a plus le même sens et que la notion de style a totalement changé de définition. Certes, il existe, dans ce nouvel espace, des virtuoses capables d’inventer un nouveau langage. Je n’en veux pour exemple qu’un Marcus Malte dont le roman Les Harmoniques est à cet égard d’une puissance créative difficilement égalable. Gallimard ne s’y est d’ailleurs pas trompé, ce qui prouve que les éditeurs peuvent, parfois, faire preuve de génie. Je pourrais citer quelques autres noms, en France comme à l’étranger, dont la liste ne serait malheureusement pas très longue. Mais, à côté de ces brillants représentants d’une nouvelle forme de littérature, comme le furent en leur temps un Ferdinand Céline ou un Frédéric Dard, il y a la masse des spécialistes du prêt-à-porter qui maîtrisent à la perfection les codes actuels ( il existe bien une forme de codification ) et qui alimentent une littérature de masse, policière ou généraliste, pauvre et réductrice. Ils ont la cote auprès de beaucoup d’éditeurs qui y voient un argument de marketing avant la promotion d’une œuvre littéraire de qualité. Certains d’entre eux, meilleurs artisans que les autres, soutenus par un marketing agressif, parviennent même au sommet des ventes.

Pour ma part, je me refuse à entrer dans ce processus, quitte à me faite taxer de passéisme ou de conservatisme. Le voudrais-je d’ailleurs que je n’en serais peut-être pas capable. Je n’en ai de toute façon pas le goût. J’ai été nourri aux belles lettres, dans les œuvres des grands auteurs du XIXe ou du XXe siècles, ceux qui ont été les illustres précurseurs et les annonciateurs du roman moderne : Balzac, Flaubert, Chateaubriand, Maupassant ou encore Proust. J’estime que le roman policier ne doit pas rester un genre mineur, qu’il mérite les lettres de noblesse que lui ont permis de conquérir un Gaston Leroux, un Dashiell Hammett ou encore un Georges Simenon et qu’il peut puiser son inspiration stylistique dans le vivier des grandes œuvres.

Depuis quelques décennies, la massification de l’édition et la démocratisation du livre ont poussé la production littéraire à évoluer. Les exigences d’un lectorat élargi ont infléchi la politique des éditeurs, comme le travail de la plupart des auteurs. Politique des ventes oblige. Après avoir lu leur incipit ou les avoir feuilletés, j’ai renoncé à lire certains succès de librairie. J’aurai le bon goût de ne citer aucun nom mais plusieurs d’entre eux ont été honorés par de prestigieux prix littéraires. La lecture récente de la première page d’un best-seller actuel dont je tairai le titre est, à cet égard, éloquente : des structures syntaxiques répétitives, un style plat, un vocabulaire pauvre mais une roman facile à lire, susceptible de plaire à un large public.

Il reste cependant et heureusement d’incorrigibles amoureux de la langue française qui, obstinément, inscrivent leur travail d’écriture dans les traces de leurs illustres devanciers. Naguère encore, Pierre Combescot, Georges Pérec ou encore Eric-Emmanuel Schmitt nous en ont administré la preuve éclatante et ont contribué au rayonnement de la littérature contemporaine. Leur style n’est ni ampoulé, ni obsolète, leur écriture est scintillante et leurs livres lumineux.

Ma directrice de collection, à qui je disais ne voir dans mes ouvrages que de modestes polars, m’a fait sans doute l’un des plus beaux compliments qu’on m’ait jamais décerné. Elle m’a dit : « Ce ne sont pas que des polars, ce sont aussi de vrais romans ». J’en ai tiré la conclusion suivante : je n’écris pas pour le grand nombre, ce qui explique l’audience relativement réduite de mes livres, mais pour un public choisi, celui qui ne fera jamais les best-sellers mais qui sait apprécier mon écriture à sa juste valeur, vous mes chers lecteurs qui me faites le plaisir et l’immense honneur d’apprécier ma prose.

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 11:03

Un nouvel extrait de mon prochain polar, Portrait-robot...

par Jean-Michel LECOCQ, dimanche 23 septembre 2012, 11:02 · 

La scène se déroule à l'hôpital psychiatrique de Charleville-Mézières où Juliette Laffont a été internée après avoir été déclarée pénalement irresponsable du meurtre de ses parents.

Charleville-Mezières, le 20 mai 1996,

Marthe avait quitté son petit ami. Elle s’était lassée de ses incessantes excursions en Belgique et, surtout, les distractions que Freddy lui proposait achevaient de rendre ces déplacements insupportables. Finalement, les hommes ne l’attiraient pas plus que cela. Sa vie affective était redevenue le désert qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Tout du moins sa vie amoureuse car, au plan humain, la vie de Marthe s’alimentait depuis quelques mois d’un nouvel attachement. Juliette, la patiente de la chambre 12, prenait une part de plus en plus grande dans son existence. Après son internement, la jeune schizophrène s’était emmurée dans un silence profond. Toutes les tentatives pour établir avec elle une communication, fût-elle non verbale, avaient échoué. La violence n’était pas au rendez-vous mais, pour autant, Isembert et son personnel redoublaient de précautions. « Ses pulsions violentes sont latentes, avait-il précisé à son équipe, elles peuvent se manifester à tout instant et, surtout, au moment où l’on s’y attend le moins. »

Marthe ne prenait aucun risque. Durant tout l’hiver, elle avait prodigué à elle seule les soins que réclamait l’état de santé de la jeune femme. Devant le mutisme total de Juliette Laffont, Isembert avait renoncé, au terme de quelques séances, à la psychothérapie dans laquelle il avait pourtant placé tous ses espoirs. « Le remède risque d’être plus dangereux que le mal, avait-il assuré à son équipe en réunion de synthèse, elle est désespérante, totalement désespérante. On poursuit le traitement médicamenteux et on attend. » Cela sonnait comme un aveu d’impuissance et comme un renoncement. Marthe n’était pas loin de lui emboîter le pas, même si elle était la seule, lors des soins, à obtenir un regard, l’apparition d’une étincelle dans ces yeux que le thérapeute pensait définitivement éteints. Des signes infimes au milieu d’une prostration difficilement supportable. Juliette Laffont recevait ses soins, assise sur le bord de son lit, la tête rentrée dans les épaules, recroquevillée sur elle-même. Son corps tétanisé ne se détendait qu’avec l’effet de la piqûre pour laquelle Marthe devait, à chaque fois, trouver une parcelle de peau encore épargnée par les traces des aiguilles. La peau de ses bras et de ses épaules n’était plus qu’une monstrueuse étendue constellée de minuscules hématomes. « Un jour, je ne trouverai plus un seul endroit où pouvoir la piquer. Tout cela finira mal. » Cependant, Marthe nourrissait encore un espoir ténu de voir la jeune femme sortir de son isolement, rompre son silence pesant pour renouer une relation avec le monde des vivants. La patiente de la chambre 12 passait le plus clair de ses journées à dormir. Elle s’alimentait à peine, à tel point qu’Isembert avait songé à la placer sous perfusion. Elle ne touchait à aucun des objets que le psychiatre faisait placer incidemment dans sa chambre, comme autant de stimuli qui auraient pu éveiller en elle une amorce de réaction, un semblant de pensée active et la naissance d’une volonté de reprendre prise sur la réalité. Les objets restaient immuablement à la place même où les avait fait poser le praticien. Pourtant, au fil des semaines, Marthe avait remarqué que Juliette lui adressait des regards plus soutenus, tout en conservant une posture presque fœtale que la maigreur rendait plus horrible chaque jour qui passait. Pendant qu’elle assurait ses soins, Marthe ne cessait de lui parler, à voix basse, sur le ton de la confidence, comme si quelqu’un eût pu surprendre ses propos. Elle ignorait leur écho dans le cerveau de sa patiente mais elle parlait, parlait encore et toujours, comme on recommandait de le faire à une malade plongée dans le coma. A la longue, sa voix douce et musicale semblait avoir sur les muscles tétanisés de la jeune femme le même effet que la piqûre de tranquillisant. Elle en avait parlé à Isembert qui l’encourageait à poursuivre ses efforts. Elle avait eu accès à son dossier et avait pris le parti de l’appeler par son prénom d’emprunt : Clara. Cela, Isembert ne le savait pas. Il n’aurait pas apprécié. « Il ne faut pas l’entretenir dans son délire », lui aurait-il reproché.

Au matin du 114ème jour, le 13 mars 1996 très exactement, en entrant dans la chambre 12, Marthe avait ressenti une impression étrange, comme si sa patiente l’attendait. Pas comme jusqu’alors, de façon passive, subie, mais davantage comme un projet qu’elle avait lu dans ses yeux, en entrant dans la pièce. Depuis quelques semaines, elle avait obtenu d’Isembert le droit de laisser l’infirmier à la porte de la chambre, dans le couloir, à la condition, avait précisé le psychiatre, que celle-ci demeurât fermée et que la clef restât en possession de l’infirmier. Cette sempiternelle méfiance ! « Après tout, il a peut-être raison », avait admis Marthe. Ce jour-là, l’infirmière avait procédé comme à l’ordinaire, selon le même rituel. D’abord la préparation de la seringue, puis la recherche d’un endroit où enfoncer l’aiguille, ensuite l’application du tampon imbibé d’alcool. Il fallait viser juste, entre deux traces récentes, dans le gras de l’épaule gauche, là où elle avait pratiqué les dernières injections. Elle se préparait à enfoncer l’aiguille lorsque sa patiente, relevant avec peine son bras droit, lui saisit la main pour l’arrêter. Elle faisait aller sa tête dans un mouvement et avec une grimace qui s’associaient pour dire « Non. Par pitié, non ! ». Marthe ne fit rien pour contrarier sa patiente. Elle dut prendre un air stupide car elle crut deviner sur le visage de Juliette l’amorce d’un sourire, comme si la jeune femme s’amusait de sa surprise. C’était un sourire ou, plus précisément, une esquisse de sourire. Douloureux, certes, aux confins de la grimace, mais une réaction. Enfin. La première depuis quatre mois.

- Il faut, Clara, il faut, lui murmura-t-elle en souriant à son tour. C’est pour votre bien. Après, vous serez mieux pour que nous puissions parler.

Juliette avait de nouveau hoché de la tête pour confirmer son refus. « Pas question de la brusquer, se dit Marthe, et pourtant je ne peux pas interrompre le traitement. Il faut que j’en réfère à Isembert. » Elle insista pour que Juliette prenne ses pilules. Avec succès. Ce jour-là, elle resta plus longtemps que d’ordinaire, sans doute pour profiter de ce moment magique mais aussi peut-être pour guetter la survenue d’un effet négatif de son abdication. Elle eut le sentiment que Juliette l’entendait et même qu’elle l’écoutait. Avec peine, certes, mais elle cherchait à enregistrer ce que Marthe lui chuchotait de sa voix lente et douce. Il lui sembla que, pour la première fois, sa patiente avait retrouvé des couleurs, que des ondes positives parcouraient son corps. « Tu as réactivé ses méridiens », lui aurait dit Marc, un de ses copains du centre de formation qui s’était pris de passion pour la médecine chinoise. Il n’était pas encore l’heure de mettre un nom sur ce qui se produisait, Isembert s’en chargerait bien, le moment venu, avec son charabia de psy. Ce qui comptait, dans l’instant, c’était de ne pas lâcher ce fil qu’elle venait de tirer et surtout d’obtenir de son patron qu’il ne compromette pas ses efforts, en se drapant derrière son autorité de médecin, seul habilité à décider du cours d’un traitement, prérogative qu’elle était bien forcée de lui reconnaître.

Isembert n’avait pas apprécié l’initiative de son infirmière mais le tournant spectaculaire dans l’attitude de sa patiente l’avait troublé et il savait pertinemment que c’était là, en partie du moins, le résultat de l’action patiente de sa collaboratrice. C’est ce qui avait évité à Marthe de subir les foudres de son patron.

- On va laisser passer une journée, pour voir, décida-t-il. Ensuite, on avisera. Mais j’espère que vous êtes consciente du risque énorme que nous prenons.

En fait de risque, Marthe savait fort bien - et Isembert n’en était pas dupe - qu’un arrêt momentané des piqûres ne déboucherait pas sur une situation fatale. Une crise, peut-être, un accès de violence qui, compte-tenu des conditions de sécurité dont elle était entourée, ne risquait guère de mettre en péril la santé de Juliette. Le coup valait d’être tenté et Isembert en était tout-à-fait convaincu.

Marthe avait l’impression d’avoir gagné un round. Elle espérait beaucoup de la suite. C’était comme si elle avait ramené au port un esquif en perdition qu’elle se préparait à remettre en état. Dans les prochaines vingt-quatre heures, il ne fallait surtout pas qu’une crise survienne sinon tout serait compromis. Si tel était le cas, un autre qu’elle administrerait de force la piqûre et Juliette romprait à nouveau, et peut-être pour très longtemps, les amarres. Ce soir-là, bien qu’elle ne fût pas croyante, Marthe adressa une prière au ciel pour que rien ne vienne ruiner le fol espoir qui l’habitait.

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 07:09

Déception : Du bois pour les cercueils, de Claude Ragon...

par Jean-Michel LECOCQ, mardi 18 septembre 2012, 06:56 · 
Vos changements ont été enregistrés.

Le corps d'un contremaître est retrouvé broyé par une machine dans une fabrique de panneaux de bois du Haut-Jura. Comme les gendarmes ne semblent pas valider l'hypothèse d'un crime, le commissaire Gradenne de la PJ est envoyé sur place avec son jeune adjoint pour s'assurer que l'hypothèse du meurtre est bien à abandonner. Le commissaire contracte une forte grippe et c'est depuis sa chambre d'hôtel qu'il suivra le déroulement de l'enquête menée par son collègue novice qui va se battre contre l'omerta qui règne dans ce pays rude pour faire la lumière sur ce qui, au final, est bien un crime.

Ce polar qui a été couronné par le Prix du Quai des Orfèvres en 2011 cherche à recréer l'ambiance d'une enquête à la Maigret sans en avoir les qualités. Le fait d'être éreinté par la critique sur des sites en ligne n'est pas forcément un gage de médiocrité, certes, mais certains reproches semblent fondés, notamment une enquête qui traîne en longueur et dans laquelle on sent trop le côté documentaire sur le traitement du bois dans une usine du Jura. Il est vrai que l'auteur était ingénieur dans ce secteur et cela se sent. Une autre critique, commune à plusieurs prix du Quai des Orfèvres pour qui c'est une exigence, la recherche de la conformité aux procédures judiciaires qui se fait au détriment de la spontanéité et de l'originalité. Comme le dit un commentaire sur Amazon, Simenon n'a pas à se faire de souci, il n'est pas prêt d'être détrôné, en tout cas pas par ce roman gentillet qui ne m'a pas laissé une impression forte. Se lit facilement, peut distraire. Mais, sans plus.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 21:16
La chronique de Radio Massiabelle (1) :
Le livre du jour : 24 6/5/2012 

Le massacre de la Saint Barthélémy. Y a t-il un rapport avec cette tuerie et les soupçons portés contre les prostestants dans l'affaire des meurtres dans les églises ? Un filleul de Catherine de Médicis, le florentin Vicenzo, va chercher qui profane les lieux de culte par le sang et va suivre une piste...musicale.

24 est un roman réellement passionnant. Depuis Alexandre Dumas et Michel Zevaco, peu de romanciers se sont intéressés à cette époque sombre où politique et religion provoquèrent une véritable guerre civile. Jean-Michel Lecoq est dans la lignée de ses illustres prédécesseurs.

24 de Jean-Michel Lecoq L' Harmattan 204 pages 21


(1) Radio Massiabelle est située en Guadeloupe.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 20:56

Coup de coeur : Le paradoxe de Vasalis, de Raphaël Cardetti...

par Jean-Michel LECOCQ, lundi 17 septembre 2012, 20:54 · 

Valentine est restauratrice d’œuvres d’art. Elle retape à la chaîne des tableaux sans valeur depuis qu’elle a perdu son travail au Louvre à la suite d’une faute professionnelle. Un jour, elle voit entrer dans sa boutique un vieil homme qui lui demande de restaurer un codex médiéval qui est dans un état déplorable et qui n’a ni la rareté, ni la valeur de ceux dont elle s’occupait naguère au Louvre. Quand elle apprend que l’ouvrage pourrait cacher un texte légendaire et que le vieil homme n’est autre que l’illustre marchand d’art, Elias Stern, Clémentine est troublée et se lance dans une entreprise dont elle ne sait ce qu’elle lui réserve : le meilleur ou le pire ?

Raphaël Cardetti nous propose là un roman ésotérico-policier de bonne facture qui se laisse lire avec plaisir. On retrouve sous la patte de l’écrivain la culture du professeur d’histoire de l’art. Ce n’est pas sans raison que L’Express a salué ce roman comme particulièrement réussi. A découvrir.

Le paradoxe de Vasalis, de Raphaël Cardetti, Pocket, janvier 2010, 430 pages.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 09:21

Coup de coeur : l'autopsie de Satan, de Luis de la Higuera...

par Jean-Michel LECOCQ, lundi 17 septembre 2012, 09:07 · 
Vos changements ont été enregistrés.

Ce fut un gros coup de coeur que ce roman qui n'est pas vraiment un polar même s'il en contient quelques ingrédients. L'histoire se déroule en 1655, à une époque où l'on voit apparaître timidement les prémisses de la science moderne. Croyance religieuse et rationalisme s'affrontent sur fond d'élection d'un nouveau pape. Umberto Donatelli est sur le point de recevoir les suffrages des cardinaux lorsque survient un évènement qui va le plonger dans l'angoisse. Dans un petit village du sud de la France, on vient de découvrir d'étranges reliques. Décidé à percer ce mystère, il prend le chemin de la région de Montpellier où sa route va croiser celle d'un jeune médecin, Zénon de Mongaillac, qui croit plus à la science qu'aux malédictions ancestrales. Ils vont, chacun à sa manière, essayer d'affronter une vérité plus difficile à accepter que n'importe quelle légende : on aurait retrouvé les restes de satan.

Qu'on ne se méprenne pas en découvrant le titre du livre. Rien de fantastique ou de satanique dans cette histoire mais une intrigue historique qui illustre bien les difficultés rencontrées par les pionniers de l'esprit scientifique, peu de temps avant l'avènement du siècle des lumières.

C'est un roman agréable à lire, avec des rebondissements, des personnages attachants et une découverte finale qui rejoint une réalité que j'ai moi-même découverte un jour, dans le village de Creuzy, lors de vacances dans le Languedoc. A découvrir absolument.

L'autopsie de Satan, de Luis de La Higuera, Pocket, avril 2008, 473 pages.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 08:47

Coup de coeur : Damné pour damné, de Frédéric Merchadou...

par Jean-Michel LECOCQ, lundi 17 septembre 2012, 08:46 · 

La quatrième de couverture nous dit que le père Flavier, curé d'une paroisse qu'on devine proche de la côte, est un personnage étrange qui, depuis son église, veille sur un redoutable secret. Quand le sol vibre sous ses pieds, sa raison chancelle. Sa raison est mise encore à plus rude épreuve lorsque d'ignobles méfaits d'apparence surnaturelle surviennent dans sa paroisse.

Frédéric Merchadou, spécialiste du fantastique, invite le lecteur à une plongée inquiétante dans le surnaturel, en suivant ce prêtre ambivalent dont la folie s'accélère le jour où un archélologue débarque pour mener des fouilles dans une clairière non loin de l'église. S'ajoute à cette intrigue une autre histoire, celle de la fille de l'archéologue qui semble fascinée par le fils adoptif du prêtre, un être difforme, honni par le village. L'histoire se déroule en plein XIXe siècle dans un temps où les mentalités sont encore fermées. Le tout dans une campagne lugubre et menaçante.

L'histoire se lit bien, le style est agréable et le début est prometteur. Puis, petit à petit, on bascule dans un fantastique auquel il faut pouvoir accrocher. Il faut aimer ce genre de littérature. Je dois avouer que ce roman m'a distrait sans m'emballer totalement. Une honnête prestation assez divertissante mais qui n'en fait pas un roman exceptionnel.

Damné pour damné, de F. Merchadou, Editions du Rocher, mai 2008, 188 pages.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 08:20

Coup de coeur : Sans un mot, de Harlan Coben...

par Jean-Michel LECOCQ, lundi 17 septembre 2012, 08:15 · 
Vos changements ont été enregistrés.

Adam, jeune adolescent d'une famille de la société américaine moyenne, était apparemment jusque là un jeune garçon sans histoire. Pourtant, Mike et Tia, ses parents s'inquiètent depuis quelques temps de le voir se renfermer sur lui-même et se replier sur son ordinateur. Ils installent sur celui-ci un logiciel de contrôle. Un jour, apparaît un mail inquiétant puis, soudainement, Adam disparaît. Sans un mot.... Son père Mike décide de partir à sa recherche. Voilà le point de départ de cette intrigue menée tambour battant par un Harlan Coben au mieux de sa forme qui nous interpelle sur la question suivante : Jusqu'à quel point connaît-on vraiment son enfant ? et qui explore les relations parents/enfants dans une société américaine livrée au doute, au mal de vivre de la jeunesse et au fossé intergénérationnel qui se creuse. Un thriller passionnant et bien écrit qui m'a captivé de bout en bout. A découvrir.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 15:58

Etonnant !!! Autour des Cathédrales du vide, de Henri Loevenbruck... Quand le mystère appelle le mystère...

par Jean-Michel LECOCQ, samedi 15 septembre 2012, 10:07 · 

Je venais de terminer "Les cathédrales du vide ", le roman ésotérico-policier de Henri Loevenbruck ( Voir ma chronique sur cette page ), et j'avais envie de voir ce qu'en pensaient les autres lecteurs. Je me suis donc rendu sur le site d'Amazon, à la page des Cathédrales du vide, et, dans un commentaire, j'ai trouvé une indication concernant un site sur lequel on pouvait voir la matérialisation de certains éléments mentionnés dans le roman. Une lectrice conseillait de se rendre à l'adresse suivante http://www.solvedcases.free.fr/ pour visualiser ces éléments. J'ai donc suivi le lien et, à ma grande surprise, je me suis retrouvé face à une injonction menaçante du type "Cette demande ne peut être réitérée, vous cherchez à accéder à une adresse interdite". J'ai fait un copier-coller de ce texte que voici :

"Erreur 403 - Refus de traitement de la requête (Interdit - Forbidden) Le serveur a compris la requête, mais refuse de la satisfaire. Une démarche d'authentification n'y fera rien et cette requête ne doit pas être renouvelée. Si la méthode invoquée est différente de HEAD et le serveur souhaite rendre public la raison pour laquelle il refuse le traitement, il le fera dans l'entité liée à cette réponse. Ce code d'état est souvent utilisé lorsque le serveur ne souhaite pas s'étendre sur les raisons pour lesquelles il refuse un accès, ou parce que c'est la seule réponse qui convienne. Vous tentez d'accéder à une ressource qui vous est interdite. Il se peut que le compte concerné soit suspendu (Cf. Console de Gestion)"

Site fermé ou réalité plus étrange ?

Si, après ça, on me dit que la réalité ne rejoint pas la fiction et que le mystère n'appelle pas le mystère, je veux bien me faire moine ( quoique... ). Quand vous aurez lu le livre ou, plus simplement, quand vous aurez pris connaissance de ma chronique, vous comprendrez mieux le caractère troublant de cette découverte. Etonnant, non ? Mystère, quand tu nous tiens ! Après ça, on voudrait que j'écrive autre chose que des polars ?

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 17:37

Coup de coeur : Les cathédrales du vide, de Henri Loevenbruck...

par Jean-Michel LECOCQ, vendredi 14 septembre 2012, 17:30 · 

Henri Loevenbruck nous offre ici un nouvel échantillon de son incontestable talent et de sa capacité à mêler les genres. Polar sur fond d’ésotérisme en même temps que roman d’action, « Les cathédrales du vide » entraînent le lecteur dans un tourbillon d’aventures sans temps morts, au fil d’un suspense savamment étayé par le mode de construction du récit. Dans la droite ligne du « Rasoir d’Ockham », l’auteur nous invite à vivre la suite des aventures d’Ari Mackenzie, agent des services de renseignement français, qui retrouve sur son chemin une mystérieuse et puissante organisation internationale. Celle-ci, sous prétexte de lutte pour la préservation de l’environnement, conduit, dans un endroit perdu au milieu de la forêt amazonienne, des recherches secrètes pour lesquelles elle a séquestré d’éminents scientifiques. Aidé de ses fidèles amis, Krysztov, son garde du corps dans « Le rasoir d’Ockham », et Iris, sa collègue, il va tenter de déjouer les plans de celui qui se fait appeler le Docteur. La fable, c’est-à-dire l’histoire que raconte le roman, est la juxtaposition puis la rencontre de plusieurs récits qui mettent en scène, pêle-mêle, deux scientifiques en fuite, la fille d’un géologue retenu par l’organisation, des agents d’un service de renseignement rattaché à la Commission européenne et jusqu’à Nicolas Flamel, célèbre alchimiste du XIVe siècle, qui fait de régulières apparitions dans l’intrigue. Une mention aussi pour un autre récit dans le récit qui évoque Lola, l’ancienne conquête d’Ari, toujours présente dans son cœur et qui ressemble à s’y méprendre à la Camille d’Adamsberg ( Pour les aficionados de Fred Vargas ). L’ensemble de ces récits habilement introduits selon une savante alternance, va, au fil du livre, n’en faire plus qu’un. Le « sujet », c’est-à-dire la façon dont les éléments de la « fable » sont introduits, est remarquablement agencé, ce qui contribue à entretenir l’épaisseur du suspense. Comme dans « Le testament des siècles », la fin parfaitement amenée se double d’une morale réaliste. Un roman qui se laisse lire facilement et qui m’a laissé une agréable impression.

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