Jean-Michel Lecocq, nouveau maître du polar
Publié le vendredi 22 mars 2013 à 10H24 - Vu 215 fois
Plusieurs commentaires ou articles de presse dont je reproduis ci-dessous deux exemples me réfèrent ( je n'ose pas dire me comparent ) à Fred Vargas. C'est un honneur que je ne pense pas mériter mais je ne boude pas mon plaisir. Il est vrai que je suis un inconditionnel de celle qui est à mes yeux la plus grande auteure de polars de l'Hexagone et que mon ambition consiste, comme elle, à créer dans mes romans une atmosphère. Je commence aussi à créer des personnages récurrents et des équipes d'enquêteurs comme c'est le cas dans "Portrait-robot" qui vient de sortir et comme ce sera également le cas dans "Rejoins la meute", à paraître l'hiver prochain. Retrouver des personnages familiers comme Adamsberg, Danglar, Estalère et Retancourt, ou encore la bande à Vandoosler est le premier des charmes que je trouve dans les romans de Fred Vargas. Pouvoir développer ce type de retrouvailles dans mes prochains polars est ma première ambition. Ensuite, je souhaite, comme le fait admirablement Fred Vargas, développer une littérature populaire, attachante, qui suit les fils d'un écheveau complexe que l'intrigue dévide doucement, pour le plus grand plaisir des lecteurs. A l'image des nombreux aficionados de Fred Vargas qui fréquentent quotidiennement mon blog, je suis impatient de découvrir son prochain opus.
SEDAN (Ardennes). L'ancien inspecteur de l'Éducation nationale de Sedan dégaine son quatrième polar, un authentique thriller qui relie les Ardennes au Var.
"Une jeune fille s'évade d'un hôpital psychiatrique et au cours de sa cavale, sur les routes ardennaises, abat successivement cinq hommes avant de se suicider.
«Portrait-robot», le dernier polar de Jean-Michel Lecocq, démarre pédale au plancher et croise très vite deux séries de meurtres inexpliqués, l'une survenue en 1996 dans les Ardennes et la seconde, quinze ans après, à Draguignan en 2011.
Quel est le lien entre ces deux affaires ? L'enquête donne des maux de tête aux enquêteurs et des bouffées d'angoisse au lecteur confronté à un puzzle infernal.
Depuis son premier polar, Le secret des Toscans paru en 2009 chez l'Harmattan, jamais encore l'ancien inspecteur de l'Éducation nationale n'avait trempé sa plume dans une encre aussi noire. Car l'intrigue se noue autour du plus insoutenable : le viol impuni d'une enfant, abandonnée ensuite par ses parents.
« J'ai voulu écrire un vrai thriller explique l'auteur qui livre son quatrième opus en moins de cinq ans. Dans ma tête, j'avais l'histoire totalement imaginée d'une jeune fille qui part en stop et assassine les hommes qu'elle croise sur sa route. Pourquoi ? Quel était son mobile car il y en avait forcément un. J'ai tourné et retourné dans ma tête ce premier chapitre autour duquel j'ai finalement construit un synopsis. »
Pour les besoins de l'intrigue qui explore les arcanes de la maladie mentale, l'ancien fonctionnaire natif de Bogny-sur-Meuse, a relié deux régions qu'il connaît bien : ses Ardennes natales, cadre du Secret des Toscans qui se déroulait dans l'ancienne principauté de Sedan où il a exercé pendant une dizaine d'années, et le Var où il vit désormais.
L'école à la loupe
Si l'histoire ne manque ni d'action ni de rebondissements, l'inspecteur Lecocq ne cède pas à la frénésie de la plupart des polars américains. Plus proche d'Henning Mankell ou de Fred Vargas que d'un Michael Connelly, il prend le temps de brouiller les pistes, de ralentir la cadence grâce à une prose élégante et de passer en mode pause pour brosser quelques portraits plus vrais que nature. Ceux de gendarmes, de policiers, d'un psychiatre, mais aussi d'un inspecteur de l'Education nationale plutôt corsé, ce qui ne manque pas de sel au vu du parcours de l'auteur. « Un personnage trop caricatural pour être vrai » prévient Jean-Michel Lecocq qui a néanmoins voulu évoquer pour les besoins de son roman, cette administration « qui explore la vie des élèves et des familles mais n'aime pas trop que l'on vienne sur ses plates-bandes ! »
Au final, ce savant suspense ne se dénoue que dans les dernières lignes, à la faveur d'un rebondissement inattendu. Si l'Education nationale a perdu, pour cause de retraite méritée, l'une de ses « Iden », le polar français, lui, a trouvé un de ses nouveaux maîtres.
Ce passionné d'histoire et d'énigmes qui lève le voile sur son travail d'écrivain dans son blog (*) confie avoir déjà deux manuscrits d'avance sans compter quelques esquisses de romans plus anciens, momentanément oubliés au fond d'un tiroir. Portrait Robot pourrait même marquer le début d'une série, avec comme personnage récurrent, le capitaine Tragos.
* www.mafabriquedepolars.com
Jean-Michel Lecocq viendra dédicacer son nouveau polar à la librairie Lenoir de Sedan, vendredi 29 mars, de 16 heures à 19 heures, et samedi 30 mars, de 10 heures à 12 heures : Portrait-robot, chez L'Harmattan, 25 euros.
Dominique BERTHÉAS
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C'est de nuit et dans le froid que Jacques Chélande, musicien de 70 ans, parcourt le long trajet qui devait le conduire à l'église des Cordeliers, dans ce Paris du XVIe siècle. Nous sommes le 24 février 1572 et, vous l'aurez deviné, le vieil homme n'honorera jamais ce rendez-vous... Son assassinat étrange et inexpliqué fait suite à une série de meurtres, tous commis un 24 du mois, dans différentes églises de Paris.
Mais quel est donc le point commun entre toutes ces victimes, si ce n'est un étrange signe gravé dans la paume de la main droite ?
La guerre civile menace et la situation est suffisamment grave pour que la reine Catherine de Médicis, prie son filleul Vincenzo de quitter Florence pour la rejoindre à Paris : une bien délicate mission attend le jeune homme...
Fidèle à l'Histoire, Jean-Michel Lecocq plonge immédiatement le lecteur dans un cadre et une atmosphère dignes de l'époque. Il n'est donc pas surprenant de croiser, au cours de cette lecture, un Ronsard, un Agrippa d'Aubigné ou un Ambroise Paré. Si l'auteur fait revivre ces personnages célèbres et dépeint les moeurs, la vie et les mentalités de l'époque, l'enquête est exploitée à la manière de nos auteurs contemporains : riche idée donc de faire "cohabiter" 2 époques, 2 styles que plusieurs siècles séparent.
Une écriture très agréable et fluide, un respect des expressions et mots utilisés au XVIe siècle, le tout dans un français parfait.
Une habileté à conduire l'intrigue, un rebondissement à 6 pages de la fin et un dénouement qui vient à point.
Une lecture que je recommande aux amateurs de polars historiques et aux amateurs de polars tout court. Il est à noter qu'après une longue et minutieuse enquête, c'est un "détail" qui permettra de faire la lumière sur cette recherche qui a donné bien du fil à retordre... un savoureux détail... mais je n'en dis pas plus.
Petit reproche à l'éditeur qui a laissé passer des fautes d'orthographe alors que l'auteur a une maîtrise parfaite de la langue.