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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 11:37

J'avais eu l'occasion de poster un avis sur Amazon à propos de "L'autopsie de Satan", cet excellent roman de Luis de la Higuera. Je le retranscris ici car je trouve que ce polar historique n'a pas eu le succès qu'il méritait. Mais sans doute, en va-t-il de ce roman comme des miens, il souffre d'un manque de visibilité dû à la politique commerciale de son éditeur.                                

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Ce commentaire fait référence à cette édition : L'Autopsie de Satan (Poche)

Le titre m'a fait hésiter. Finalement, je me suis lancé et j'ai été agréablement surpris. Sous une forme romancée, avec une intrigue suffisamment prenante ( car il y a de l'action, on se demande qui de l'Eglise, de la Faculté ou de l'audacieux Zénon de Montgaillac va avoir le dernier mot et surtout on veut savoir à quoi correspond exactement ce squelette ), ce livre nous fait découvrir le contexte dans lequel la science moderne a manifesté ses premiers balbutiements au XVIIe siècle et les obstacles en tous genres qu'elle a dû surmonter pour s'imposer dans une société contrôlée par l'Eglise et marquée par les préjugés, tout cela sur un arrière-plan d'intrigues permanentes et de luttes d'influence. Une remarque : contrairement à ce qu'affirment certains commentaires et, fait plus gênant, la quatrième de couverture du roman, l'histoire se déroule dans le Languedoc ( Région de Montpellier ) et non en Provence, mais ce n'est qu'un détail. A essayer car ce livre en vaut la peine.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 08:11
Au chapitre 28 des "Cathédrales du vide", Henri Loevenbruck écrit, sous la plume de Nicolas Flamel : " Il y a en chacun de nous tout à la fois un menteur, un lâche, un égoïste, un manipulateur, un cruel, un cynique et un fou. Savoir le reconnaître chez soi autant que chez autrui est salvateur car cette communauté de faiblesses a ceci de formidable qu'elle efface nos solitudes.........................
.................................Je suis écrivain pour reconnaître et éclairer chez vous ces faiblesses qui, à mon grand soulagement, me confirment que je vous ressemble un peu."
Voilà un propos que je fais volontiers mien et que je livre à votre méditation. Je crois qu'un écrivain est celui qui a intégré cette idée et qui tend aux autres le miroir dans lequel se reflète la part cachée que nous recelons tous.
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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 09:41

Ma littérature se porte-t-elle bien ou mal ? Si je m'en tiens à la diffusion de mes romans, je serais tenté de dire que la situation, sans être mauvaise, n'est pas des plus prospères. Je vends, certes, y compris sur les sites marchands, je fais des séances de signatures positives - je dirais même que je suis parmi ceux qui, lors des salons locaux, signent le plus - mais ce sont des succès épisodiques, dans des manifestations modestes. La Fête du livre de Toulon sera un juge de paix intéressant. Je publie chez un vrai éditeur, sans compte ou participation d'auteur, mais qui a un tel volume de production hors de la littérature qu'il ne peut se permettre d'avoir une politique de promotion à la hauteur des autres maisons d'édition. Voilà le premier problème : je ne publie pas chez un éditeur de littérature ( même si ce secteur représente près de la moitié de sa production ) et la visibilité s'en ressent.

Le second obstacle tient sans doute à un phénomène de mode : quand je lis certains polars ou thrillers, publiés par de grosses maisons d'édition, qu'ils soient français, nordiques ou américains, je constate qu'ils répondent à des critères qui ne sont pas les miens. Le style et le vocabulaire sont "bruts de décoffrage" et, même si les intrigues sont assez bien ficelées, elles n'ont pas l'épaisseur et le rythme qui me convient. Je suis encore de la génération Simenon ou Boileau-Narcéjac et, au plan de l'écriture, j'ai été bercé par des classiques. C'est une littérature qui ne fait plus vraiment recette. Pour preuve, chez certains auteurs en vogue, le mot "pute" revient fréquemment et les concessions à la langue parlée vulgaire sont nombreuses. Dans mes romans, je répugne à utiliser des termes comme "flic" ou "type" qui font, entre autres choses, le succès d'autres auteurs. Leur style est pauvre, les structures grammaticales sont répétitives. Impossible de me résoudre à utiliser cette langue. Je suis rassuré par le fait que des auteurs tels que Fred Vargas, Henri Loevenbruck, Karine Giebel ou encore Marcus Malte, dont la notoriété est indiscutable, n'en sont pas réduits à ces expédients. Il y a donc un espoir de voir fleurir encore une littérature policière qui ne se vautre pas dans la facilité et dans le vulgaire. C'est peut-être la raison pour laquelle je me sens si bien dans l'écriture de polars historiques.

Qu'on n'y voit surtout aucune prétention, ni aucun passéisme. J'écris aussi des polars contemporains qui s'inscrivent dans la culture d'aujourd'hui mais pas n'importe laquelle. Ce qui me rassure, c'est que le cercle de mes lecteurs compte de vrais amateurs de polars qui apprécient des auteurs de renoms et qui, parallèlement, me décernent des louanges et leur nombre va croissant. Je ne désespère donc pas de voir un jour mes polars élargir toujlours davantage le champ de leur audience et mon nom s'inscrire aux côtés de ceux plus connus précités.

Pour l'heure, je suis ravi que mes romans plaisent à un public choisi qui a, désormais, dépassé la cadre de mes amis et de mes relat108 0025ions proches. J'ai des retours positifs d'inconnus des quatre coins de France et c'est encourageant.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 08:56

J'avais moyennement apprécié "Un automne à River Falls" et je n'ai pas voulu rester sur cette impression mitigée. J'ai donc lu l'autre thriller d'Alexis Aubenque, "Canyon Creek", afin de me forger une opinion plus étayée. Dire que ce second livre m'a transporté de plaisir serait excessif. Je l'ai préféré au précédent. Les raisons ? Sans doute une intrigue plus complexe ou mieux conçue et aussi mais surtout l'histoire de cet homme, amnésique, qui m'a accroché. Qu'y avait-il au bout de cette mémoire défaillante qui revenait par bribes tout au long du roman ? Une sombre histoire de jeunes prostituées hispaniques assassinées dans d'atroces conditions, dans une atmosphère de trafic et de corruption. Toujours l'Amérique pour cadre, et plus particulièrement la Californie et sa société duale où la richesse côtoie l'extrême dénuement, où cohabitent exploiteurs cyniques et exploités résignés. Une jeune policière inexpérimentée et rebelle, de surcroît fille du shérif, et un amnésique en quête d'identité et de souvenirscanyon-creek.jpg vont jouer les troubles-fête dans cette société corrompue où l'on ne sait pas qui sont les plus dangereux : les élites aisées, les flics caricaturaux ou les traficants Latinos. Un thriller qui se lit mais qui, comme River Falls, ne m'a pas fait vibrer. Je l'ai classé dans Mes coups de coeur pour compenser le classement de River Falls et par respect pour le talent confirmé de l'auteur.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 11:19

En demi-teinte : Un automne à River Falls de Alexis Aubenque...

par Jean-Michel LECOCQ, dimanche 2 septembre 2012, 11:16 · 

Je n'avais encore rien lu d'Alexis Aubenque qui possède pourtant une petite réputation dans l'univers français du polar, davantage que votre serviteur, en tous cas. Un auteur français qui situe son intrigue au coeur d'une petite ville américaine, pourquoi pas ? Un auteur français qui pastiche le polar américain et qui veut faire du Linwood Barclay, je n'ai rien contre. Mais alors, il me faut du fort, du lourd, du calibré. Et ce n'est malheureusement pas le cas. Certes, mon point de vue, totalement subjectif, n'est pas partagé par tous et particulièrement par les spécialistes du genre puisque "Un automne à River Falls" a été distingué par le prix Polar. Il n'empêche. Quand je lis ce genre de roman, je dois avouer que je ne fais aucun complexe avec les miens. Certes, je suis allé jusqu'au bout, je n'ai pas ressenti un ennui total à la lecture de cette histoire mais je suis resté sur ma faim. Je gardais encore à l'esprit les saveurs inoubliables d'un Marcus Malte ou d'un RJ Ellory et je suis tombé sur une prose banale, sans la force ou la puissance des auteurs précités, ni la profondeur trouble d'un Sebastian Fitzek ou encore la richesse bouillonnante d'une Fred Vargas. Une histoire de vengeance sur fond de meurtres en série dans une Amérique décadente et glauque aurait pu donner naissance à une oeuvre forte et passionnante. RJ Ellory, bien que n'étant pas américain, avait réussi ce pari avec brio. Au lieu de cela, l'intrigue est assez plate, certaines ficelles sont grosses, le décor est d'une crédibilité discutable et la prose véhicule un tas de clichés des plus convenus du style " La vengeance est un plat qui se mange froid mais il ne faut pas aller jusqu'au congelé " ( ou quelque chose d'approchant ). Aux trois-quarts du polar, on connaît les ressorts de l'intrigue et on se contente d'attendre un dénouement qui ne laisse que peu de suspense. Comme je n'aime pas avoir la dent dure, je n'irais pas jusqu'à dire que ce fut une déception mais, en tout cas, pas un vrai coup de coeur et, comme je m'étais également procuré Canyon Creek du même auteur, je vais faire l'effort de le lire pour, peut-être, corriger mon jugement. On verra.

Ce polar se lit mais - suis-je allergique à une forme du polar américain et à ses pastiches ? - il ne figurera pas dans mes coups de coeur du moment.

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 21:26

Il s'agissait de répondre le premier à la question. La bonne réponse ayant été postée il y a deux jours, le jeu est clos. Marci à tous ceux qui ont participé.

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 09:03

Il suffit de répondre correctement à la question ci-dessous pour gagner un exemplaire de mon deuxième roman intitulé Le Christ jaune. La réponse se trouve quelque part dans mon blog. En même temps que la réponse, n'oubliez pas de laisser votre adresse postale pour l'envoi.

 

Dans l'un de mes romans, j'évoque une prostituée. Quel est son prénom ?

 

Bonne chance !

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 14:49

Coup de coeur : Ne les crois pas, de Sebastian Fizek...

par Jean-Michel LECOCQ, jeudi 23 août 2012, 14:46 · 

Ayant fortement apprécié Thérapie, son précédent roman ( Cf. ma chronique postée sur mon blog ), j’ai entrepris avec plaisir la lecture de ce second opus que l’on annonçait comme aussi passionnant que le premier, confirmant ainsi la réputation faite à Fizek de meilleur auteur policier allemand du moment.

Avec « Ne les crois pas », c’est à un tout autre genre de suspense qu’est convié le lecteur. L’histoire nous plonge dans une ambiance particulière tout-à-fait différente de l’atmosphère lourde et glauque de « Thérapie ». Ira, négociatrice au sein de la police berlinoise, est alcoolique et se trouve sur le point de mettre fin à ses jours. Elle ne parvient pas à surmonter le suicide de sa fille aînée tandis que la cadette refuse depuis de lui adresser la parole. Elle est sur le point de se suicider lorsque Götz, son ami en même temps que son ancien amant, lui aussi membre de l’unité d’élite de la police, vient lui demander d’assurer la négociation avec un forcené qui retient en otages six personnes dans les studios d’une station de radio. Yann, le preneur d’otage, prétend que son amie Léoni annoncée comme tuée dans un accident de la route, n’est pas morte et veut le démontrer. S’engage alors un bras de fer entre lui, le chef de la police qui veut donner l’assaut et Ira qui tente de maintenir la négociation avec le forcené. Très vite, les choses vont apparaître bien plus complexes qu’elles ne l’avaient semblé de prime abord. Le lecteur est alors entraîné dans un imbroglio policier fait de coups de bluff, de simulacres de crimes et de trahisons en tous genres. Ira est prise dans un engrenage machiavélique et, pourtant, si l’intrigue est parfaitement ficelée, le suspense n’est pas aussi prenant que dans Thérapie et l’angoisse qui fait le sel du thriller n’a pas non plus la même densité. Pour autant, c’est un bon polar, solidement construit et rondement mené, avec lequel on passe quelques heures assez agréables.

Ne les crois pas, de Sebastian FIZEK, Le livre de poche, avril 2012, 410 pages.

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 15:09

Coup de coeur : Robe de mariée, de Pierre Lemaître...

par Jean-Michel LECOCQ, dimanche 12 août 2012, 15:07 · 

Ce thriller est l’histoire de Sophie, une jeune femme que tout prédisposerait à mener une vie heureuse et à envisager un avenir radieux si ce n’était la folie qui, insidieusement, semble envahir son quotidien. Au début, ce ne sont que de petits incidents en apparence anodins, de petits oublis, des étourderies sans grandes conséquences, mais qui finissent par se répéter et par prendre des proportions telles que la jeune femme commence à s’inquiéter, à douter d’elle-même. Surviennent aussi des drames, comme la mort accidentelle de son mari et celle de sa belle-mère. Au fil du temps, se produisent des anomalies de plus en plus graves qui polluent fortement sa sphère privée et brisent sa vie professionnelle. Tout cela va très vite déboucher sur un désordre mental qui, un jour, bascule dans l’horreur. Elle retrouve un matin le cadavre de l’enfant dont elle assurait la garde en qualité de baby-sitter. L’enfant a été assassiné et, dès lors, convaincue qu’elle l’a tué dans un moment de démence, Sophie prend la fuite. S’engage alors une cavale échevelée…. La suite est surprenante. Pierre Lemaître entraîne le lecteur dans un suspense éblouissant qu’une intrigue savamment construite et des rebondissements inattendus contribuent à entretenir jusqu’aux dernières pages. L’auteur joue habilement sur l’alternance des points de vue et sur leur multiplication, un peu à la manière d’un kaléidoscope. Le roman est un jeu de miroirs étourdissant qui donne toute leur épaisseur aux personnages et à l’histoire. J’y ai retrouvé certains accents du dernier thriller de Karine Giebel « Juste une ombre », ce qui donne à ce roman un indéniable label de qualité. Sans être, comme l’ouvrage précité, un véritable roman noir, « Robe de mariée » est un vrai thriller, sombre, douloureux où, encore une fois, la folie tient le rôle principal. Pierre Lemaître confirme là tout son talent qui lui avait permis de décrocher le prix Cognac en 2006. A ne surtout pas manquer.

Robe de mariée, de Pierre Lemaître, Le livre de poche, octobre 2010, 313 pages

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 10:45

    Je viens d’entamer « Robe de mariée », de Pierre Lemaître. Le début est plutôt prometteur. On y découvre d’entrée de jeu une jeune femme qui, depuis un moment déjà, se sent glisser vers la folie. Tout cela a commencé par des étourderies puis par des moments d’absence un peu plus marqués, avant d’entrer dans ce qu’on appelle un désordre mental profond. Un jour, alors qu’elle fait du baby-sitting, elle découvre le corps sans vie de l’enfant qu’elle était censée garder. Le petit garçon a été assassiné. La jeune femme s’enfuit et, dans une cavale échevelée, toujours aux prises avec sa folie, elle va essayer d’échapper aux recherches. La suite, je vais la découvrir et je consacrerai sans doute à ce livre une chronique sur mon blog. Ce qui m’a conduit à en parler, c’est que la folie est un thème qui a fait réellement son entrée dans mes romans avec l’écriture du quatrième, le prochain à paraître, qui s’intitule « Portrait-robot ». Le premier chapitre, que j’ai par ailleurs publié sur ce blog                ( dans la rubrique Mes romans : extrait de mon prochain polar ), présente une jeune femme échappée d’un hôpital psychiatrique et qui, dans sa folle cavale, abat cinq hommes qu’elle croise sur son chemin. Elle sera le personnage central du roman.

    Je renoue avec la folie dans l’opus suivant, intitulé « Rejoins la meute », mais la folie n’y est pas traitée de la même façon puisqu’elle n’apparaît qu’à la fin de l’histoire. Par contre, elle revient en force dans le sixième dont je n’ai pas encore trouvé le titre définitif et qui est actuellement en chantier. La folie s’y invite sous les traits d’un policier victime d’amnésies partielles qui ne sait si les cadavres qui parsèment son itinéraire sont ou non les victimes d’une pathologie mentale pour laquelle il a été soigné quelques années plus tôt. Il convient d’ajouter à cela que mon premier roman « Le secret des Toscans » avait été remarqué et salué sur un site dédié à la psychiatrie, sans doute parce que j’y mettais en scène des personnages atteints de schizophrénie et que j’y brossais le portrait d’un psychiatre plus vrai que nature.

    Je dois reconnaître que cet univers de la psychiatrie m’a toujours fasciné car il a accompagné une trentaine d’années de ma vie professionnelle. J’ai côtoyé pratiquement tous les acteurs de ce monde si particulier, depuis l’infirmier jusqu’au médecin psychiatre, en passant par les psychologues de tous poils, cliniciens ou cognitivistes, les émules de Freud ou de Lacan, sans oublier la masse des techniciens qui gravitent autour de cet univers, de l’assistance sociale aux rééducateurs. J’y ai rencontré des gens extraordinaires qui m’ont beaucoup appris mais j’y ai croisé aussi des charlatans, des faiseurs d’illusions, qui m’ont amené à prendre mes distances avec une discipline qui n’a rien d’une science exacte. J’ai présidé des commissions où siégeaient côte à côte pédopsychiatres, éducateurs, psychologues, rééducateurs et pédagogues. J’ai vu l’infirmier se prendre pour le médecin et le médecin s’imaginer pédagogue et, à l’inverse, le pédagogue tenter de se glisser dans les habits du psy. Je réinvestis dans mes polars les acquis de cette expérience. Ainsi, dans « Portrait-robot », je décris une infirmière psychiatrique qui entreprend, à l’insu de son chef de service, une relation psychothérapique avec l’une de ses patientes. Dans un autre ordre d’idée, j’ai croisé des psychiatres qui tenaient l’Ecole pour un milieu pathogène et n’avaient de cesse que de la combattre au lieu de la traiter comme un partenaire. Mais j’ai également été le témoin des errements de l’Ecole, de sa suffisance et de son comportement hégémonique. J’ai illustré ces deux aspects d’un même conflit toujours dans « Portrait-robot » où, d’une part, je consacre un chapitre à un psychiatre hospitalier qui n’aurait pas déparé avec ceux que j’ai croisés dans mon itinéraire professionnel et où, d’autre part, je brosse le tableau, là encore plus vrai que nature, d’une Education nationale aux tentations totalitaires, tenant sous son joug la vie des êtres qui la fréquentent ou qui croisent sa route. Mon sixième roman est encore un thriller qui ne fait pas exception à la règle et j’essaye de soigner tout particulièrement les passages où mon personnage, à la première personne, fait état des troubles que provoque sa maladie mentale, ainsi que des doutes et des interrogations intimes qu’elle génère. On y retrouvera un psychiatre, expert auprès des tribunaux et de la police.

    On déduira de tout cela que la folie, si elle ne m’a pas encore attaquée ( affirmation peut-être imprudente et un peu rapide ), grignote en tout cas l’univers de mes romans. J’essaye par l’écriture, sinon de l’apprivoiser, du moins d’explorer ses arcanes pour, si je reprends les propos de l’un de mes personnages, chercher à « comprendre l’incompréhensible ». Je prends un indicible plaisir à rédiger ces passages, je suis porté par une sorte d’euphorie qui devrait m’inquiéter car je commence à vivre mon sujet comme un monde familier, à m’y trouver bien, à banaliser cet univers comme si chacun d’entre nous pouvait, à tout instant, devenir un personnage de thriller. La limite entre l’équilibre et le déséquilibre est sans doute beaucoup plus ténue qu’on ne pourrait le penser. Prendre la peau d’un psychopathe, le temps d’un roman, quoi de plus attirant, de plus facile et de plus excitant ? Comme si l’on explorait l’autre face de notre être. Comme si Docteur Jeckill s’immisçait dans le subconscient de Mister Hyde. Et toi, lecteur, lectrice, ressens-tu le même plaisir à cet exercice ?

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