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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 13:14
Coup de coeur : Brutal beach, de Vincent Quivy...

~~J’avais déjà été enthousiasmé par de précédents polars découverts dans la collection « Zones noires » des éditions Wartberg. « Brutal beach » ne faillit pas à la tradition de cette excellente collection où se côtoient des ambiances et des styles différents mais qui ont en commun d’accrocher le lecteur en l’embarquant dans des histoires passionnantes vécues par des personnages originaux et attachants. Avec « Brutal beach », Vincent Quivy nous transporte dans la région de Toulon où Bix, un trentenaire, ancien surfeur et pianiste de talent, revient sur les traces de son passé. Celui-ci prend l’aspect d’un cadavre découvert par hasard dans une rue du vieux Toulon. Apparemment, il s’agirait d’une exécution. Curieusement, c’est à lui que la police fait appel pour apporter son concours à l’enquête. En effet, les parents de Bix ont vécu en Algérie au moment de la guerre d’indépendance et le père de sa petite amie a été impliqué dans des affaires liées à l’OAS. Quoi de plus normal que Bix se soit intéressé à cette armée de l’ombre, qu’il ait publié un livre traitant de ce sujet et que la police reconnaisse en lui un expert. Dans un tourbillon de sentiments contradictoires et parfois douloureux dont l’origine remonte à un passé lointain, Bix qui pressent que ce meurtre est lié à son histoire et à celle de ses proches va chercher à faire la lumière sur certains aspects du passé de sa famille. Davantage qu’un polar, « Brutal Beach » est un roman noir dans lequel on trouve un véritable talent de conteur, un style très personnel qui vous entraîne comme un maelstrom, un bon suspense et une ambiance qui, peut-être en raison de son passé de pianiste, rappelle par certains côtés l’ambiance des Harmoniques de Marcus Malte. A découvrir.

Brutal Beach, de Vincent Quivy, Editions Wartberg, Coll. Zones noires, avril 2016, 215 pages, 12 € 90.

http://www.editions-wartberg.com/programme/polars-zones-noires.html

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:31
Gros coup de coeur : Austerlitz 10.5, de Anne-Laure Béatrix et François-Xavier Dillard...

~~Une nouvelle crue de la Seine nettement plus importante que la célèbre crue de 1910 a dévasté la capitale, obligeant les autorités et les principaux services à émigrer à la périphérie de la capitale. Paris est livré au chaos. Le niveau de l’eau a atteint le niveau record de 10.5 m sous le pont d’Austerlitz, ce qui justifie le titre de ce roman. Mais il aurait tout aussi bien pu s’intituler « Voir la Joconde et mourir ». En effet, au milieu de cette catastrophe, le musée du Louvre a été presque entièrement détruit et le tableau le plus célèbre du monde a disparu. Des meurtres surviennent, commis sur des personnalités mondialement connues, issues du show biz ou du sport. Le fils de l’une d’entre elles a disparu. Le commissaire François Mallarmé qui a perdu sa femme et son fils dans la catastrophe est chargé d’enquêter. Fondé sur une écriture à quatre mains, ce polar est une réussite à tous points de vue : un style agréable au service d’une intrigue habilement construite et des personnages crédibles malgré le caractère irréel de la fable. C’est aussi une peinture au vitriol de la caste politique et du monde journalistique dont les cabales minent la société et conduisent au chaos symbolisé par le naufrage de la capitale. C’est aussi une dénonciation de toutes les compromissions et les turpitudes qui font le lit du péril totalitariste. Mais c’est avant tout une excellente fiction policière qui m’a fait passer quelques heures de lecture très agréables. Un roman que je recommande vivement.

Austerlitz 10.5, de Anne-laure Béatrix et François-Xavier Dillard, Editions Belfond, mars 2016, 270 pages, 19 €.

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 10:01
Coup de coeur : Rural noir, de Benoît Minville...

~~Ce « Rural noir » est un roman qui sort de l’ordinaire, je dirais même un roman original et atypique à bien des égards. Roman noir, assurément, qui reprend l’atmosphère et les codes du roman noir américain. Durant 245 pages, Benoît Minville fait de la campagne nivernaise un équivalent de l’Amérique profonde et nous donne l’impression qu’Autun est une petite ville du fin fond du Minnesota. Dans une cambrousse isolée de tout, une bande de jeunes se retrouve une dizaine d’années plus tard. Le temps de l’adolescence et de l’insouciance est loin derrière eux et chacun a évolué différemment. Les fléaux de la ville sont venus entre-temps se surajouter à la rudesse d’un monde rural en déliquescence. A l’occasion de ces retrouvailles, leur enfance va resurgir et les démons du passé les rattraper de façon dramatique. Dans un style volontairement proche de la langue parlée, avec des emprunts à la langue vernaculaire du pays, Benoît Minville entraîne le lecteur dans une histoire dont l’intensité dramatique va crescendo, au gré de deux récits alternant présent et passé qui se font écho et se nourrissent l’un de l’autre. Surpris au départ, j’ai « accroché » de plus en plus au fil de ma lecture pour, en fin de compte, me laisser séduire et happer par cette histoire dérangeante et émouvante, une histoire profondément humaine qui traite avec justesse de problèmes réels pour qui connaît la France provinciale et rurale d’aujourd’hui. A découvrir.

Rural noir, de Benoît Minville, Série noire chez Gallimard, février 2016, 245 pages, 18 €.

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 13:06
Gros coup de coeur : Violence à l'origine, de Martin Michaud...

~~On a retrouvé dans un container la tête d’un haut responsable de la police de Montréal. En l’absence de son supérieur direct, le détective-enquêteur Victor Lessard est chargé de l’affaire. Il va très vite s’apercevoir que son équipe et lui-même se trouvent confrontés à un tueur extrêmement dangereux et pervers qui annonce chaque fois de nouveaux meurtres par des graffitis laissés sur les scènes de crime. C’est au travers de cette nouvelle enquête qu’il m’a été donné de retrouver Lessard et son équipe et tout particulièrement la truculente Jacinthe Taillon qu’on ne peut s’empêcher de comparer à la Violette Rétancourt de Fred Vargas. Dans une langue savoureuse qui multiplie les expressions québécoises imagées, Martin Michaud nous entraîne dans un récit sans temps morts, au rythme haletant, au fil d’un suspense intense et permanent comme à l’accoutumée. Avec « Violence à l’origine », Martin Michaud fait une fois de plus la preuve de son grand talent et nous propose quelques heures d’une lecture passionnante au cours de laquelle on ne s’ennuie pas un seul instant. Encore une belle réussite que je recommande chaudement.

Violence à l’origine, de Martin Michaud, Kennes éditions, 2016, 447 pages, 23 € 49.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 12:58
Un article qui me comble de plaisir...

Je ne boude pas mon plaisir quand je découvre sur le Net un tel article, qui plus est rédigé par quelqu'un qui a l'air de très bien s'y connaître et conduit une analyse pertinente de l'évolution du roman policier.

http://www.mymystere.co/blog/survivant-de-la-guerre-des-styles

Encore un grand merci à Jean-Eric Portelli.

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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 19:32
Gros coup de coeur : Quand j'étais Théodore Seaborn, de Martin Michaud...

~~Une nouvelle fois, Martin Michaud fait montre de tout son talent. Avec ce nouvel opus, il nous conte le parcours d’un homme qui va vivre mille aventures et mille tourments jusqu’à reconquérir sa véritable identité, jusqu’à se retrouver face à lui-même. Théodore Seaborn, un cadre publicitaire licencié, livré à la dépendance à l’héroïne et plongé dans une dépression profonde, va un jour croiser son sosie. Sans véritablement savoir pourquoi, il le suivra jusqu’à usurper son identité. Il se trouvera alors confronté à un invraisemblable imbroglio qui le conduira à son corps défendant en Syrie, à Racca, au cœur même de l’état islamique, l’entraînant dans une véritable descente aux enfers. C’est un récit endiablé dans lequel nous entraîne Martin Michaud. Aucun temps mort, de l’action, du suspense et une exploration intéressante des dessous du terrorisme. Un thriller palpitant dont le héros est un homme ordinaire embarqué dans une suite d’aventures qui le dépassent. On retrouve là un art de conter digne d’un Linwood Barclay, à ceci près que le héros sort du cadre de la vie quotidienne pour évoluer dans un environnement exceptionnel, celui d’une guerre sans merci. Sous-jacente au récit, court une analyse de la fragilité des sentiments et des comportements humains ainsi que de leur ambivalence. C’est le récit de la quête d’une rédemption. « Quand j’étais Théodore Seaborn » est un thriller captivant en même temps qu’une fable profondément humaine. A découvrir de toute urgence.

Quand j’étais Théodore Seaborn, de Martin Michaud, Kennes éditions, 418 pages, avril 2016, 23 € 49.

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 15:23
Très, très gros coup de coeur : Yeruldelgger, de Ian Manook...

~~Je vais sans doute manquer de superlatifs pour parler de ce roman éblouissant au travers duquel j’ai découvert l’immense talent de Ian Manook. Difficile d’esquisser un pitch de ce polar tellement riche qui commence par la découverte des cadavres de trois Chinois cruellement mutilés dans un usine de la région d’Oulan-Bator. Avec ces trois meurtres, commence pour le commissaire Yeruldelgger une enquête mouvementée. Action, suspense, et retournements fréquents de situation font de cette enquête une épopée passionnante, mais héroïque et poétique aussi, contée dans un style remarquable, avec comme toile de fond le mystère envoûtant de la culture chamanique. De surcroît, passe sur cette histoire un véritable souffle épique. J’y ai découvert des personnages, des paysages et des usages à la mesure d’un pays fascinant, la Mongolie, j’y ai rencontré une culture envoûtante mais une civilisation déchirée, tiraillée entre la grandeur de sa tradition et les affres de la modernité. J’y ai perçu la réalité déliquescente d’une société gangrenée et décadente comme l’exprime avec amertume le personnage principal : « Nous avions des espaces immense, des coutumes et des légendes séculaires, et regarde ce que nous sommes devenus ». Mais qu’on se rassure : dans cet univers tourmenté qui semble voué au mal et à la décadence, Yeruldelgger sera celui par qui les valeurs seront sauvegardées. Au-delà d’un polar à l’intrigue haletante, Yeruldelgger est aussi un grand roman, une belle épopée.

Yeruldelgger, de Ian Manook, Le livre de poche, novembre 2015, 629 pages, 8 € 30.

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 19:15
Coup de coeur : De force, de Karine Giebel...

~~Tout commence par l’agression de la fille d’un chirurgien niçois heureusement sauvée in extremis par un jeune homme auquel elle s’attache et qui deviendra son garde du corps. Puis, surviennent des menaces qui visent ce chirurgien et sa fille. Dans le huis-clos d’une somptueuse propriété sur les hauteurs de Grasse, se joue un drame qui puise ses origines dans trois mystérieuses dates et sans doute dans un lourd secret enfoui dans le passé du professeur Reynier. Karine Giebel réussit une fois de plus à faire vivre de façon angoissante et palpitante un univers clos dans lequel se meuvent des personnages dissemblables mais qui ont tous en commun de traîner secrets et souffrances. Quels liens unissent ces personnages ? Quel danger plane sur eux ? Qu’est-ce qui les rapproche ? Qu’est-ce qui les oppose ? Les différents protagonistes de ce drame sont en permanence sur le fil du rasoir. Qui est avec qui ? Qui est contre qui ? La vérité ne surviendra que dans les dernières pages au terme d’innombrables péripéties et d’un suspense savamment construit comme Karine Giebel sait si bien le faire. Le dénouement ne faillit pas à la règle et se situe à la hauteur de ses précédents romans. Même si je ne prise pas cette expression anglo-saxonne mais qui, en l’occurrence, se justifie pleinement, ce thriller est un véritable « page turner » à découvrir sans tarder.

De force, de Karine Giebel, Editions Belfond, mars 2016, 522 pages, 19 € 50.

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 15:01
Coup de coeur : R.I.P. Requiescat in pace, de Patrick Caujolle...

~~Le Patrick Caujolle nouveau est arrivé. Il est riche de toutes les nuances d’un bon cru. Il peut être à l’envi et selon les instants souvent râpeux, un peu vert parfois, mais, curieusement aussi, tout en rondeur, gouleyant et long en bouche, tout cela selon le sujet qu’il aborde. Mais toujours généreux. Il dégage des arômes capiteux qui vous enchantent le palais. C’est tout sauf fade et ça se déguste comme un bon vin de terroir, un Minervois ou un Corbières. Ça sent le pays d’Oc, la chaleur et la faconde de la région où il puise ses racines et à laquelle il sait rendre hommage. Ça sent aussi l’expérience du flic de terrain qui nous entraîne dans une enquête aussi surprenante que passionnante sur cette belle terre d’Aude qui résonne de vieilles légendes. Rennes-le-château, Bugarach, autant de mystères qui servent de toile de fond aux meurtres étranges auxquels doivent faire face le capitaine Gérard Escaude et Chris, sa collègue du SRPJ de Montpellier. C’est aussi l’occasion pour ce personnage qui masque, derrière son humour grinçant, ses blessures personnelles et son désenchantement devant le cynique et la perversion ambiants, de nous livrer une peinture sociale sans concession. Pas de langue de bois mais également pas de temps mort, des rebondissements, un suspense qui ne retombe pas et un dénouement imprévisible ou, en tout cas, qu’on ne voit se dessiner que vers la toute fin. Avec cela, une langue imagée que, par certains côtés, n’aurait pas reniée un Frédéric Dard. Un bon polar qui se déguste avec plaisir. Un style et un univers à découvrir.

R.I.P. Requiescat in pace, de Patrick Caujolle, Edition du Caïman, février 2016, 217 pages, 12 €.

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25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 18:40
Coup de coeur : Une inquiétante disparition, de Dror Mishani...
Coup de coeur : Une inquiétante disparition, de Dror Mishani...

~~Que penser d’un polar où il n’y a pas de sang versé, enfin à peine, mais qui vous retient pourtant comme un aimant, un polar dans lequel on s’attache très vite aux personnages et surtout à ce personnage central qu’est Avraham Avraham ( C’est bien son nom ), inspecteur à la police criminelle de Tel Aviv et totalement décalé, comme toute cette histoire d’ailleurs ? Eh bien, je n’en pense que du bien, je le tiens pour un polar réussi grâce à une intrigue dans laquelle s’engluent les enquêteurs et qui prend également dans sa toile le lecteur avide de connaître la suite. Il y a une dimension psychologique indéniablement réussie dans cette histoire de disparition, avec des personnages riches et plusieurs histoires bien articulées entre elles. Au fil des pages, on pressent la fin mais on est quand même étonné par le dénouement. Une très bonne entrée dans le polar israélien que je ne connaissais pas et dans lequel je me plongerai à nouveau. A découvrir.

Une disparition inquiétante, de Dror Mishani, Points, mars 2015, 380 pages, 7 € 70.

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