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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 10:06

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Lire du Donna Leon après avoir dévoré du Linwood Barclay, c’est un peu comme passer du cours impétueux du Verdon au cours paisible de la Loire. Autant l’un nous entraîne dans les remous du suspense, autant l’autre nous promène au fil d’une aventure policière des plus paisibles. Avec « La petite fille de ses rêves », le lecteur découvre à petites touches répétées une enquête qui emprunte les méandres de la vie tranquille du commissaire Brunetti, dans une Venise surprenante, loin des clichés touristiques. Le corps d’une fillette est retrouvé flottant sur les eaux du Grand Canal. Que lui est-il arrivé car, apparemment, elle s’est simplement noyée ? C’est une jeune Rom dont sa communauté s’est visiblement peu souciée de sa disparition. Brunetti va s’engager dans une enquête délicate, freinée par sa hiérarchie. Parallèlement, à la demande d’un membre du clergé, il conduit des investigations officieuses sur un prétendu religieux charismatique, soupçonné d’escroquer ses adeptes. Donna Leon prend le temps de créer une atmosphère et de camper décor et personnages avant que ne démarre véritablement l’action. En effet, le corps de la fillette n’est découvert qu’à la page 124. Brunetti prend son temps, nous invitant à suivre son existence quotidienne entre sa femme, ses enfants et ses riches beaux-parents. On retrouve, beaucoup plus au sud, des accents de certains polars nordiques. Venise remplace Goeteborg mais il y a du Wallander qui sommeille derrière le commissaire Brunetti. Un peu plus fringant sans doute et moins accablé par les tourments d’une vie personnelle agitée mais aussi plongé dans la quotidienneté d’une existence qui, par moments, prend le pas sur l’intrigue policière. La fin qui prend une coloration politique et sociale est légèrement décevante. C’est le premier Donna Leon que je lis et il faudra que j’y revienne en espérant corriger une première approche qui se situe entre le coup de cœur et l’impression mitigée.

La petite fille de ses rêves, de Donna LEON, Ed. points, 2012, 326 pages, 7 euros 30.

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