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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 13:15

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C’est sans doute encore un crime de lèse-majesté que de publier dans la rubrique « Impressions mitigées » une chronique relative à un roman d’Andréa H. JAPP. Autant j’avais aimé Aesculapius ou les mystères de Druon de Brévaux, autant je n’ai pas trop accroché à cet opus qui, pourtant, recèle d’indéniables qualités, au plan de l’intrigue comme au plan historique. André H. JAPP est une des figures emblématiques du roman historique et, à n’en pas douter, la figure de proue du polar médiéval. Avec ce roman, elle nous relate une enquête de Hardouin Cadet-Venelle, bourreau à Mortagne dans le Perche, qui est confronté au meurtre d’une religieuse, Henriette de Tisans, fille d’Arnaud de Tisans, sous-bailli de Mortagne. Dans ce Moyen-Age soumis à des croyances religieuses fortement ancrées et à des préjugés sociaux eux aussi bien établis, Hardouin va profiter du privilège de sa charge pour mener à bien une enquête qui n’épargnera personne. Le dénouement est inattendu même si la fin est quelque peu frustrante pour des raisons de morale sociale et encore une fois religieuse. C’est ce qui fait la qualité de l’œuvre d’Andréa H. JAPP qui est dans le même temps cause de l’agacement que j’ai ressenti. Certes, il est de bon ton de servir le récit par un style qui fait de larges emprunts à la langue médiévale, au plan de la syntaxe comme au plan du vocabulaire, mais cette particularité alourdit la lecture et, par moments, la rend laborieuse. S’ajoutent à cela des renvois en bas de page, beaucoup plus didactiques encore que ceux que j’avais trouvés dans Aesculapius. Andréa H. JAPP a un évident souci de pédagogie et de vulgarisation que lui reprochent  au demeurant certains de ses lecteurs. Elle le précise d’ailleurs en avertissement au début du livre comme pour s’en justifier. La fin du livre confirme cette impression, avec un glossaire, une suite de notes biographiques et une impressionnante bibliographie qui montre le colossal travail de documentation de l’auteure. C’est donc à la fois un coup de cœur pour le talent d’Andréa H. JAPP et une impression mitigée pour les raisons énumérées ci-dessus qui ont guidé cette chronique. Pour autant, cette auteure de talent reste une référence et, pour qui aime les romans historiques et plus particulièrement médiévaux, elle est indéniablement un talent à découvrir.

 

En ce sang versé, de Andréa H. JAPP, Ed. Flammarion, mai 2012 , 339 pages.

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