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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 09:08

C'est un rude défi que de donner un avis objectif et franc sur celui qui apparaît comme une sommité du polar et comme un des pères - sinon le père - du roman policier suédois, la moindre critique pouvant passer pour de l'impudence, pire, pour un acte iconoclaste. Et pourtant, je vais essayer.... Je n'avais jamais lu Henning Mankell, je le confesse. Je dispose donc d'un regard neuf qui m'a permis d'aborder cet opus sans idées préconçues et de l'apprécier à sa juste valeur. Pour les quelques retardataires dans mon genre, je dirais simplement, pour lever un léger voile sur l'histoire, qu'il s'agit d'une enquête du commissaire Wallander. Le policier, qui a tué un homme en situation de légitime défense, ne parvient pas à se remettre de cet acte et, au terme d'une longue année de dépression et de dérive, il se prépare à démissionner. La visite d'un ami avocat qui lui annonce qu'il soupçonne l'accident survenu à son père, d'être en fait un meurtre, le remet en selle en lui donnant l'envie de tirer au clair ce mystère. Ainsi débute l'intrigue.  Henning Mankell est à coup sûr un maître du genre, je veux dire par là un auteur qui vous met l'eau à la bouche, vous donne envie d'aller plus loin, de ne pas lâcher le livre pour connaître une suite que l'on pressent captivante. Si le style n'est pas aussi brillant que celui d'un Marcus MALTE, l'intrigue est par contre solidement bâtie, autour du personnage très typé qu'est Wallander et autour d'une intrigue savamment construite. Certes, il s'agit d'un faux suspense puisqu'on devine très vite quel est le coupable mais tout l'intérêt du roman réside dans le cheminement qui va permettre de le confondre. Un autre intérêt de ce livre - et ce n'est pas le moindre - résulte de l'atmosphère dans laquelle baigne le personnage principal et dans sa psychologie complexe qui le rend profondément humain. A cet égard, on retrouve chez Mankell des échos de ce que j'avais eu l'occasion de découvrir chez Unni Lindell ( Voir par ailleurs mon article consacré au 13ème signe ). C'est peut-être là un des traits communs aux polars nordiques et qui fait108_0297.JPG sans doute leur charme. Le lecteur est tout entier absorbé par une atmosphère, il s'imprègne d'une ambiance, d'un climat où se meuvent des personnages qui s'imposent, le tout dans une humanité qui capte toute son empathie. A découvrir pour ceux qui, comme moi, ont failli et n'ont pas encore goûté au talent de Mankell.

 

L'homme qui souriait, de Henning MANKELL, Seuil Policiers, 2005, 362 p.

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