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13 août 2013 2 13 /08 /août /2013 09:29

Les premiers chapitres ardennais de « Portrait-robot » se situent de l’autre côté de la frontière, en Belgique, et plus précisément à Bouillon. J’ai toujours aimé cette petite ville touristique nichée dans un méandre de la Semois où, l’été, grouille une foule composée principalement de Flamands, de Néerlandais et de Français frontaliers qui viennent trouver là une forme de dépaysement, une atmosphère de vacances permanentes. Ce n’est pas à tort que l’on surnomme cette région, tantôt la Côte d’Azur belge, tantôt la petite Suisse belge. Ce petit coin d’Ardenne présente des airs de pays de Cocagne. L’été, lorsque le soleil sourit, on a l’impression d’une ville en fête. Tout autour de Bouillon, prospère une nature exubérante, propice aux randonnées sauvages, à pied, à bicyclette ou à cheval. Nichée au fond de la vallée, à quelques kilomètres du cœur de la cité ducale, l’abbaye de Cordemoy s’offre aux promeneurs comme un havre de paix et de fraîcheur. Partout des sentiers ombragés courent dans le sous-bois ou le long de la rivière pour le plus grand bonheur des amateurs de promenades. Au sommet d'un promontoire qui surplombe la ville, le château-fort érigé par Godefroy de Bouillon domine et protège la cité ducale dont le sort fut très longtemps lié à celui de la principauté toute proche de Sedan. C’est là que j’ai voulu situer les premiers chapitres de mon polar dans lesquels Juliette Laffont, évadée de l’hôpital psychiatrique de Charleville-Mézières, vient se cacher et reçoit l’aide d’un jeune employé d’un hypermarché local. C’est dans un hangar à tabac qu’elle trouve asile, une de ces constructions en bois, à claire-voie, comme on trouve encore quelques-unes, très délabrées, le long des berges de la Semois. On y faisait sécher les feuilles de tabac avant qu’elles soient utilisées dans de petites fabriques pour être transformées en cigares ou en cigarettes. Ce fameux tabac belge qui, autrefois, fit, avec le chocolat et le café, la renommée et la prospérité de cette région. Enfants, nous allions en chercher à bicyclette, en nous cachant pour échapper aux contrôles des douaniers. C’était de la contrebande, activité traditionnelle de cette région frontalière jusqu’au jour où la tradition fut mise à mal par la disparition des frontières. Voilà, en quelques mots, comment un coup de cœur de toujours devient décor d’un roman. Une sorte d’hommage, en quelque sorte.

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