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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 10:12

nympheas-noirs.jpgQu’est-ce qui fait le génie de ce livre ? L’immense talent de l’auteur sans doute que j’avais déjà apprécié dans « Un avion sans elle » mais aussi une magnifique alchimie entre deux aspects qui pourraient, à première vue, apparaître contradictoires. D’un côté, « Nymphéas noirs » est une étonnante mécanique, un bijou d’orfèvrerie, et, d’un autre côté, ce roman est une œuvre d’une extrême sensibilité, une histoire particulièrement émouvante. Il y a quelque chose qui tient du film « Sur la route de Madison », une réflexion sur la réussite ou l’échec d’une vie. C’est le vieux peintre américain, James, qui résume la philosophie du roman : « Une vie, tu sais, Fanette, c’est juste deux ou trois occasions à ne pas laisser passer ».  Mais, avant tout, « Nymphéas noirs », c’est un extraordinaire polar, une mécanique de précision. C’est une horloge dont on aurait démonté le mécanisme complexe et dont les pièces seraient étalées là, les unes près des autres, dans un savant mélange. Le génie de l’intrigue, c’est de consister en un habile remontage qui ne respecte aucune chronologie. Un habile technicien les assemble sans que le lecteur ne perçoive les véritables rapports qui les lient entre elles. Il y a là, pêle-mêle, dans un ordre qui n’est surtout pas celui de la véritable histoire : une vieille octogénaire étrange qui vit dans un moulin à l’extérieur du village, une jeune et jolie institutrice, ses élèves qui jouent dans et autour du village et tout particulièrement Fanette qui possède un don exceptionnel pour la peinture. Il y a aussi ce meurtre d’un ophtalmologiste retrouvé assommé, poignardé et noyé dans un ruisseau et puis ce policier, Laurenç Sérénac qui, très vite, soupçonne le mari de l’institutrice. Toute l’histoire se déroule dans un superbe écrin, Giverny, avec comme décor les peintures de Monet. Michel Bussi fait la démonstration à la fois de son immense talent d’écrivain mais aussi de sa culture picturale et surtout de sa connaissance parfaite de la vie et de l’œuvre de Claude Monet. Tout le cadre de l’intrigue est contenu dans le prologue : on joue une pièce dans l’univers clos du village de Monet et dans un temps très restreint. C’est un « trompe-l’œil » prévient l’auteur et c’est parfaitement vrai. Une sorte de kaléidoscope. Le dénouement est une merveille du genre. J’ai été ébloui par ce polar qui est aussi un grand roman. Michel Bussi est indéniablement sur les traces de Pierre Lemaître. Il est de mon point de vue très près d’une reconnaissance identique. Un grand bravo pour cette œuvre magistrale qui fut un très grand coup de cœur.

Nymphéas noirs, de Michel Bussi, chez Pocket, septembre 2005, 493 pages.

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commentaires

M
Bonjour, si vous souhaitez retrouver le décor du roman Nymphéas Noirs de Michel Bussi, rendez-vous à Giverny en téléchargeant notre brochure dédiée disponible sur notre site ! http://www.normandie-giverny.fr/nos-brochures/
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