Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 16:06

Autant qu’un très bon polar, c’est une fresque humaine et sociale originale que Patrick Pécherot nous convie à découvrir au travers de cet excellent « Soleil noir », publié dans la série noire de Gallimard. On retrouve un ton, un style, bref une personnalité qui n’ont rien à envier à ceux d’un Marcus Malte déjà présent dans cette collection avec ses « Harmoniques ». On y retrouve le même goût de la langue imagée, de ces envolées métaphoriques chères à Audiard. Par moments, on croirait entendre  Bernard Blier dire ce texte savoureux. L’histoire aussi est originale et ne manque pas de sel. Dans une ville sinistrée, abandonnée de tous, une équipe de quatre branquignols, mal assortis, au rang desquels figurent deux repris de justice, entreprennent de rénover la maison de l’oncle décédé de Félix, le narrateur, qui, bien sûr fait partie de la bande. C’est leur couverture pour préparer l’attaque d’un fourgon blindé qui doit s’arrêter au feu rouge devant la maison. Malheureusement pour eux, au moment où ils vont mettre leur projet à exécution, les convoyeurs de fonds se mettent en grève. A la suite de ce contretemps, la situation se dégrade. Nos baltringues doivent improviser et tout part en « brioche ». Comment se terminera l’affaire ? Mal, si l’on en croit les pressentiments de Félix qui, au travers d’une évocation de la vie de son oncle près duquel il a passé une partie de sa vie, fait revivre les années soixante et leur cohorte de souvenirs et de symboles. Un brin nostalgique, un tantinet désabusé, ce récit embarque les gens de ma génération dans une exploration de leurs vingt ans. Une belle fresque humaine et sociale qui mérite le détour. Passionnant et savoureux.

Soleil noir, de Patrick Pécherot, Gallimard série noire, 2007, 295 pages.

soleil-noir.jpg

Partager cet article
Repost0

commentaires