Toucher des droits d’auteur est important. Même si l’on n’a pas l’ambition de vivre de sa littérature, c’est quand-même la juste rétribution d’un travail pour lequel l’auteur ne compte pas ses heures, que ce soit devant son ordinateur ou devant le public qui défile sur les salons et dans les séances de dédicaces. Malheureusement, les droits d’auteur qui se mesurent à l’aune des relevés de ventes ne suffisent pas à donner une idée exacte de l’ampleur du lectorat. En effet, chaque jour qui passe, au fil des confidences, je découvre que mon lectorat va bien au-delà de celles et ceux qui achètent mes bouquins. Il est même vraisemblable que mes lecteurs non acheteurs soient beaucoup plus nombreux que les autres. Je ne peux pas en avoir une idée exacte et c’est assez frustrant. Le bouche à oreille fonctionne et il devrait se traduire tôt ou tard par un accroissement significatif des ventes. Mais, il y a les autres modes d’accès. Mes polars qui se trouvent sur les rayons des médiathèques de la Dracénie sont souvent sortis. Des bibliothèques dont j’ignorais jusqu’à l’existence aux quatre coins de la France acquièrent mes livres sur proposition de leurs lecteurs ( Exemple de la bibliothèque de Villevaude en Seine-et-Marne dont j’ai découvert qu’elle possédait un exemplaire du Christ jaune et de Portrait-robot ). Schématiquement, le réseau de mes lecteurs peut se décomposer en quatre catégories. Il y a d’abord ceux qui achètent. Ces ventes sont clairement répertoriées et chiffrables. Mon éditeur me les communique régulièrement. Mais, il y a également celles et ceux qui fréquentent les bibliothèques et y empruntent mes romans. Ils sont assez nombreux puisque je retouche ponctuellement une petite somme correspondant aux droits que doivent acquitter les bibliothèques au regard des emprunts des ouvrages dont elles font l’acquisition. J’ai déjà croisé sur des salons des personnes m’affirmant avoir lu mes romans et me disant attendre que la bibliothèque de leur commune en fasse l’acquisition pour lire le prochain. Ensuite, il y a celles et ceux qui téléchargent sur le site de mon éditeur ou sur les sites marchands une version numérique du livre. Je ne suis pas encore rémunéré pour ces ventes pour lesquelles mon éditeur me dit tenir une comptabilité sans me la communiquer. Par exemple, « 24 » est assez bien placé de ce point de vue sur Amazon. Vais-je un jour prochain retoucher le « pactole » ? Enfin, il y a le prêt sauvage. Nombreux sont mes lecteurs que je rencontre et qui me confient que les membres de leur famille et leurs amis auxquels ils ont prêté tel ou tel de mes bouquins l’ont beaucoup aimé. C’est le cas du réseau d’ami(e)s de ma voisine qui vient à toutes mes séances de dédicaces mais qui diffuse ensuite largement autour d’elle. Si chacune des personnes qui achètent un de mes livres le prête en chaîne ne serait-ce qu’à trois amis ou parents, je peux considérer que ce public pourrait potentiellement constituer un lectorat rentable. Quelques milliers de lecteurs payants à un peu moins de deux euros par livre, au rythme d’un roman par an, faites le compte. Mais, là, je deviens vénal. Toutes mes excuses. Mon premier objectif n’est pas de rentabiliser mon modeste talent mais de procurer du plaisir à un maximum de lecteurs. Alors, j’accorde autant d’intérêt à ceux qui lisent mes livres gracieusement qu’aux autres, puisqu’ils les aiment. Peut-être qu’à la longue, convertis à ma littérature, ils finiront par devenir acheteurs. Un ami me disait récemment que sa belle-fille à qui il avait passé mes romans était devenue fan. Rien ne peut me toucher davantage que ce genre de confidence, même si elle ne se traduit pas en espèces sonnantes et trébuchantes.
Certains lecteurs disent aussi attendre qu’un titre sorte en « poche ». Mais, pour qu’un roman sorte en poche, encore faut-il que sa version brochée se vende suffisamment pour justifier une parution au Livre de poche ou chez Pocket ! C’est un cercle vicieux.
Alors, par ces temps difficiles où chacun a bien conscience du coût que représente un livre broché, n’hésitez pas à prêter mes romans autour de vous. Finalement, si l’on compte bien, c’est un placement beaucoup plus rentable qu’une place de cinéma car un livre peut se partager à l'infini. Diffusez autour de vous, c'est sans doute le meilleur vecteur de promotion.
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