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27 mars 2017 1 27 /03 /mars /2017 13:21

Comment parler d’un roman qui a les défauts de ses qualités ? « Juste un crime » est un polar, c’est un fait assuré. Il y a d’entrée de jeu découverte d’un corps criblé de balles dans une rivière, près de Stockholm, juste après la fonte des glaces. Visiblement, le cadavre enfermé dans un sac plastique a passé l’hiver sous la glace et il est difficile de savoir d’où il a été jeté. La police ne parvient pas à l’identifier d’autant plus qu’il ne correspond à aucune disparition signalée. C’est pourtant à cette enquête difficile que vont devoir s’atteler les membres de l’équipe de la jeune commissaire Kristina Vendel qui vient d’être nommée à la tête de la brigade criminelle d’un faubourg de la capitale. L’intrigue est bien construite et on suit avec intérêt une enquête menée dans les règles de l’art, avec du suspense, des rebondissements et des enquêteurs tous intéressants à des titres divers. Et c’est là que se joue le double intérêt de ce roman et en même temps son léger défaut : dans la qualité de l’enquête policière, certes, mais aussi dans le réalisme des personnages auxquels sont consacrés des chapitres spécifiques et auxquels l’auteur sait donner de l’authenticité et de la profondeur. Par-dessus tout cela, il y a également une réflexion de nature philosophique sur la vie, nos choix, nos relations, le destin, l’amour et un tas d’autres aspects de l’existence et une description inattendue et intéressante d’une partie de la société suédoise. Une réflexion de qualité, écrite avec talent dans une langue imagée. Alors, nécessairement, cet aspect du roman ralentit le rythme de l’enquête, surtout qu’à un moment, celle-ci s’enlise. C’est le seul bémol que j’émettrai pour un polar d’une grande qualité littéraire.

Juste un crime, de Théodor Kallifatidès, Rivages Noir, février 2011, 277 pages, 8 € 60.

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